Marché de l'emploi

Comment travailleront les Parisiens en 2025 ?

Par Juliette Pignol • Publié le

Dans son étude « L’économie francilienne en 2025 : ruptures à venir et leviers d’action », l’IAU nous montre à quel point la région est en train de connaître des mutations jamais rencontrées auparavant. Celles-ci vont obliger la région à s’adapter et à repenser ses pratiques concernant le travail, une production plus verte et de nouveaux équilibres sociaux.

Comment travailleront les Parisiens en 2025 ?

Malgré la progression de l’emploi ces derniers mois, le chômage et l’écart qui se creuse entre les populations montrent que la crise fait encore des ravages sur l’économie du pays, et plus particulièrement de la région Ile-de-France. Des secteurs comme l’industrie, l’agriculture et le tourisme y sont aujourd’hui très fragilisés.  L’IAU a planché sur les 10 transformations qui seront effectuées d’ici 2025 dans le cadre des travaux préparatoires au schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation (SRDEII), adopté en décembre 2016 par le conseil régional d’Île-de-France.

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L’automatisation du travail

La principale préoccupation concerne l’automatisation des postes et la peut-être suppression d’emplois au profit des robots. La faute à la seconde révolution industrielle que nous vivons, qui s’étend aux biens de consommation et aux services avec l’arrivée de technologies avancées comme les robots, l’intelligence artificielle, la réalité virtuelle…En s’appuyant sur les résultats de 5 analyses récentes, l’IAU met en garde concernant la suppression de centaines de milliers de postes d’ici une dizaine d’années. Les métiers les plus touchés sont ceux qui manquent de flexibilité et ne nécessitent pas d’interactions sociales. Seront particulièrement touchés : les métiers de services, les agents d’entretien, les conducteurs, les caissiers, les agents d’exploitation des transports, les emplois bancaires et dans la comptabilité, le juridique et le médical.

Mais pas de panique, ces résultats sont à nuancer : le dernier rapport du Conseil d’orientation pour l’emploi (janvier 2017) estime que 10 % des emplois franciliens seraient menacés par la robotisation, mais qu’1/2 évoluera et ne disparaîtra pas. Ainsi, les pouvoirs publics ou le système éducatif seront les secteurs qui seront le plus amenés à se former aux tâches nouvelles et aux nouvelles technologies.

De nouvelles manières de travailler

Pour certains experts, la principale rupture résidera dans les nouveaux modes de travail. On devrait connaître une vraie libéralisation de l’entreprise, des innovations dans la façon de manager, l’émergence de la notion d’holocratie. De façon statutaire, ces évolutions se matérialisent par le déclin du salariat au profil des travailleurs indépendants (freelance, auto-entrepreneurs) ainsi que la croissance du télétravail et du coworking.

Face à cela, on constate l’émergence de nouveaux lieux de travail comme les espaces de coworking, fab labs et lieux d’accompagnement. L’étude prouve d’ailleurs que plus de 500 de ces nouveaux lieux ont vu le jour en Ile-de-France au cours de 2016. D’ici 2021, la région ambitionne de doubler ce nombre en grande couronne.

 

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Le travail plus collaboratif

Le travail va également être touché par l’économie collaborative, cette notion selon laquelle les citoyens seraient au cœur de la consommation, de la production et du financement. Son essor est dû à des aspirations économiques (plus de pouvoir d’achat) et sociétales (la quête de liens) ainsi que les nouvelles plates-formes numériques. On pense à des entreprises collaboratives telles que Blablacar, Uber, La Ruche qui dit Oui. L’enjeu pour le gouvernement est d’accompagner la croissance de ces sociétés au statut particulier en soutenant les droits de ses nouveaux travailleurs (voir notamment les régulations mises en place dans certaines villes européennes concernant AirBnB).

L’écologie en ligne de mire

D’ici 2025, le travail devrait s’inscrire à travers des mesures de plus en plus écologiques. Face aux menaces climatiques, on constate l’accroissement de réglementations concernant l’utilisation des matières non renouvelables pour la construction des nouveaux bureaux.

Cette transition énergétique passe avant tout par une meilleure gestion de l’énergie. La pénurie naissante des énergies fossiles oblige les pays et les régions à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Dans le domaine des énergies renouvelables, l’Ile-de-France développe fortement la géothermie, la méthanisation et la biomasse ce qui permettrait de créer une centaine de milliers d’emplois.

Le retour du made in France

64 % des Français se déclarent prêts à payer plus cher leurs produits industriels s’ils sont fabriqués en France. Dans le tertiaire, l’essor de l’économie présentielle et locale (tourisme, restauration, services à la personne) représente également 64 % de l’économie francilienne (Insee 2015). Ce renouveau des circuits courts réduira les déplacements et poussera au développement de nouvelles formes de mobilités durables. Aussi, le projet de transports du Grand Paris stimulera l’économie régionale.

Vers un nouvel équilibre social

Dans une région où le taux de pauvreté passe du simple au triple d’un département à l’autre, les tensions sociales sur le plan économique s’avèrent un facteur de rupture massifs. Cette situation appelle à redoubler de vigilance vis-à-vis des dynamiques de mise en concurrence des territoires, pour au contraire miser sur des aménagements inclusifs, au service de la mobilité géographique des habitants de la région.

De plus, la transformation numérique et ce qu’elle implique dans les loisirs et les modes de consommation peut amener une fracture numérique que ce soit pour des causes financières ou éducatives. La maitrise du langage numérique, la culture du web… sont aujourd’hui des facteurs majeurs d’intégration notamment dans l’emploi. Et appellent donc les politiques à adapter les formations scolaires.

Cette fracture menace particulièrement les personnes âgées : 25% des Franciliens auront plus de 60 ans en 2025, si la tendance actuelle se poursuit. Le potentiel d’une silver economy francilienne paraît ainsi considérable. En revanche, le risque de société à deux vitesses oblige à repenser le modèle et les pratiques économiques, et des actions spécifiques doivent être lancées en faveur de cette population.

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