Emploi, transports... Paris en passe de devenir la ville idéale en 2050 ?

"Paris change d'ère". C'est le nom du grand récit basé sur l'étude Elioth commandée par la Mairie de Paris. Présenté par nos confrères du Monde qui en ont eu l'exclusivité, ce scénario détaille les changements majeurs qui devront être opérés dans le bâtiment, les transports et les modes de vie. En effet, à partir de l'automne 2050, un futur plan climat sera soumis aux élus de la Ville Lumière afin de parvenir à en faire la première cité "neutre en carbone, sans aucune émission nette de gaz à effet de serre". Parmi les propositions déjà évoquées, on retrouve l'interdiction des voitures dans la capitale, la piétonnisation des rues ou réservées aux véhicules propres et aux vélos. Les nouveaux bâtiments seront tous munis de panneaux solaires ou encore de parcelles agricoles... et on pourrait même se baigner dans la Seine ! 

Les transports devraient eux aussi connaître des changements majeurs. "En 2050, le parc actuel de 600 000 voitures individuelles aura été divisé par deux, avec deux occupants en moyenne par déplacement (au lieu de 1,1 aujourd’hui), grâce au développement de l’autopartage et du covoiturage". Les véhicules propres, électriques et hybrides seront généralisés quand les transports en commun, le vélo et la marche à pied encouragés et les week-ends sans voitures systématiques !

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Si la ville a réduit de 9 % ses rejets de carbone au cours de la période 2004-2014, il s'agirait alors de les faire chuter de 50 % d'ici 2030, puis de 80 % pour 2050. Pour cela 20 % des toits de la ville devront être couverts de panneaux photovoltaïques avec des systèmes de stockage de l’électricité et des réseaux intelligents optimisant son usage. En sous-sol, les réseaux de chaleur et de froid valoriseront les déchets urbains, le biométhane, l’eau de la Seine (pour la production d’eau glacée) et la géothermie, explique Le Monde. Evidemment, cela ne sera pas suffisant pour couvrir l'ensemble des besoins verts de la ville. D'immenses panneaux solaires de 50 km carrés et des éoliennes géantes seront installés hors de la ville. Ensuite, la rénovation énergétique des bâtiments devra atteindre un rythme de plus en plus soutenu avec des constructions en matériaux biosourcés comme le bois.

Côté habitat et emploi, les colocations, cohabitations intergénérationnelles et les espaces de travail collaboratifs se multiplieront, d’autant que dans trente ans, la métropole devrait compter 200 000 habitants de plus. Le télétravail connaîtra un bond extraordinaire également. Une autre mesure pourra être également mise en place, et pas des moindres. En effet, les modes de vies des parisiens pourraient même être boulversés jusqu'à nos assiettes. Notre alimentation étant responsable d'un cinquième des rejets carbonés actuels, des journées sans viande seront instaurées dans les restaurants. L'agriculture urbaine se développera dans les quartiers afin d'écourter les circuits de distribution de produits locaux.

Célia Blauel, adjointe à la Mairie de Paris chargée de l’environnement explique que ces idées devraient bâtir le plan climat de la ville, qui s’appuiera évidemment sur une concertation avec des experts, des entreprises, des ONG, des citoyens et des métropoles internationales. Pour réussir, cette mutation radicale devra "conquérir les cœurs et les esprits" et "nourrir l’imaginaire des Parisiens", insistent les auteurs de l’étude.