Marché de l'emploi

Journée de la Femme : la mixité des métiers progresse en Ile-de-France

Par Juliette Pignol | Publié le 07/03/2017 - Mis à jour le 08/03/2017

A l'occasion de la Journée de la Femme, l'INSEE dresse le bilan de la mixité dans les métiers franciliens. Si la mixité progresse, il reste certains métiers dans lesquels les femmes ne sont absolument pas représentées...

A l'occasion de la Journée de la Femme, l'INSEE publie son analyse sur la mixité des métiers en Ile-de-France. Si elle révèle beaucoup de disparités au sein de certains métiers, la proportion des postes occupés par des femmes progresse y compris dans des métiers majoritairement masculins. Plus diplômées qu'avant, les femmes se positionnent aussi plus fréquemment que leurs aînées sur des métiers en expansion ou plus rémunérateurs. Les jeunes générations sont celles qui œuvrent le plus pour accroître la mixité des métiers. En quelques chiffres : en 2013, 75% des 4,1 millions de Franciliennes âgées de 15 à 65 ans sont actives,c'est-à-dire en poste ou en recherche d'emploi. C'est donc 2,6 millions de femmes qui occupent un emploi fixe dans la région. Un emploi sur deux est occupé par une femme dans la région, soit 49,1 % des actifs.

Le meilleur accès des femmes à la formation favorise leur employabilité

La progression de la féminisation de l'emploi en Île-de-France est en constante augmentation. Leur place sur le marché s'est accentuée à partir de la seconde moitié du XXème siècle : en 1968, la part des femmes en emploi parmi celles en âge de travailler à progresser de 11 points. Depuis, l'augmentation est moins spectaculaire mais on dénombre tout de même 33 500 Franciliennes supplémentaires exerçant une activité professionnelle entre 2008 et 2013 notamment grâce à un meilleur accès à la formation mais aussi grâce au changement de regard de la société sur le travail des femmes. Aujourd'hui, les mentalités ont évolué et les femmes peuvent occuper des postes à haute responsabilité.

19 métiers mixtes en Ile-de-France

Malheureusement, la ségrégation persiste plus férocement en IDF qu'en province, et particulièrement dans certains corps de métiers comme dans le BTP ou l'automobile. En revanche, les assistantes maternelles, aides à domicile et secrétaires sont des métiers essentiellement féminins. Mais il existe 19 métiers en Île-de-France qui sont totalement mixtes. Il s'agit des cadres de services administratifs, les comptables et financiers, et les cadres de la fonction publique, de l’hôtellerie et restauration, de la banque et assurance et intermédiaires du commerce.

1/3 des Franciliennes exercent un métier mixte contre 1/5 en province

Mais la place des femmes dans les métiers mixtes ou à dominance masculine est plus élevée en Ile-de-France qu'en province car la féminisation est plus importante dans la région (51,2 % de femmes contre 50,4 % en province) et que le différentiel de taux d'emploi des hommes et des femmes est plus faible en Ile-de-France qu'en province ( 5,5 points contre 6,9 points). Cet écart s’explique par les caractéristiques des emplois dans la région qui vont attirer des diplômé(e)s et des jeunes cadres. Les jeunes femmes cadres investissent plus fréquemment les métiers mixtes voire à dominante masculine. Dans les métiers à dominante féminine, 1/5 personne est à temps partiel contre moins d'1/10 dans les métiers masculins. C'est le cas des employés de maison et aides à domicile. Parmi les emplois à temps partiel en Île-de-France, 71 % concernent des femmes.

 

25 % d'écart de salaire en moyenne entre les hommes et les femmes

L’écart de salaire entre femmes et hommes en Île-de-France est de 25 %. À durée de travail identique, il s’établit à 19,2 % (contre 19,8 % en province).Certains facteurs tels que les disparités de secteurs d’activité, de catégorie sociale, type de contrat expliquent 20 % de cet écart, les 80 % restants tiennent à d’autres facteurs comme l’expérience professionnelle, l’ancienneté dans l’entreprise, le niveau de diplôme mais également des inégalités de traitement en défaveur des femmes.

Aucun métier à dominance féminine ne figure parmi les douze métiers les plus rémunérateurs. Ces derniers comptent six métiers à dominance masculine (dirigeants d’entreprise, ingénieurs et cadres de l’industrie) et six métiers mixtes  cadres de la banque et des assurances et médecins). Parmi les douze métiers les moins rémunérateurs, on trouve six métiers à dominance féminine (agents d’entretien, coiffeurs et caissiers), trois métiers mixtes et trois métiers à dominance masculine (cuisiniers et ouvriers non qualifiés de la manutention). Les métiers ayant les plus importants écarts de salaires entre femmes et hommes, à quotité et durée de travail identiques, sont deux métiers mixtes, professionnels de l’action culturelle (- 49,8 % pour les femmes) et cadres de la banque et des assurances (- 40,4 %), et deux métiers à dominance masculine, dirigeants d’entreprise (- 31,8 %) et ouvriers qualifiés de la maintenance (- 30,9 %).

Les femmes plus diplômées

Les différences entre filles et garçons dans la scolarité plaident pour une féminisation des emplois qualifiés et mieux rémunérés. En effet, les taux de réussite des filles au baccalauréat sont meilleurs que ceux des garçons (89,0 % en 2014 en Île-de-France contre 83,6 %), le taux de scolarisation des filles à 18 ans est plus élevé (90,1 % contre 84,4 %). Enfin, 62,5 % des Franciliennes âgées de 15 à 64 ans non scolarisées ont au moins le baccalauréat contre 57,7 % des hommes.

Que faire pour une totale mixité des métiers ?

En France, il faudrait que la moitié des personnes en emploi change de métier pour atteindre une parfaite mixité des métiers. En 2014, le gouvernement a fixé l’objectif de passer de 12 % à 30 % de métiers mixtes (métiers où l’autre sexe est présent à hauteur d’au moins 40 %) à l’horizon 2025. Cela suppose de développer une réelle égalité des chances et de traitement entre les genres en matière d’orientation, de formation, de recrutement, de conditions de travail, de déroulement de carrière, de promotion et de rémunération.

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