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Les professionnels du bâtiment craignent "l’ubérisation" du secteur

Par Priscilla Gout | Publié le 19/01/2016 - Mis à jour le 20/01/2016

Après 4 ans de dégringolade et 52.000 emplois perdus dont 15.000 en 2015, le bâtiment misait beaucoup sur l’année 2016 pour amorcer sa reprise, notamment grâce aux aides publiques. Mais la loi Macron 2 risque de mettre en péril tous ces espoirs.

L’année 2016 annonce des jours meilleurs pour le secteur du bâtiment pour Patrick Liébus, le président de la Capeb, avec une croissance allant de 0 à 1%, ce en partie grâce aux dispositifs publics d’aide en faveur de la performance énergétique (éco-PTZ, crédit d’impôt transition énergétiques prolongé) et du logement neuf (loi pinel, PTZ élargi). « Jamais autant de mesures n’ont été prises pour nous aider » s’est félicité le Président de la Capeb, et celles-ci devraient contribuer à réduire les licenciements et même favoriser les embauches.

« L’année 2015 se clôt sur une moindre dégradation de l’activité de l’artisanat du Bâtiment. Mais après avoir perdu 15 000 emplois cette année, il reste difficile d’être optimiste pour 2016. Toutefois, la moindre dégradation dans le neuf et les marchés de la rénovation énergétique et de l’accessibilité devraient créer des perspectives plus favorables et stopper la dégringolade ininterrompue depuis 2012 » a déclaré Patrick Liébus, Président de la CAPEB.

Une baisse sur l’ensemble de l’hexagone

La baisse d’activité du 4e trimestre concerne toutes les régions françaises : la Normandie l’Ile-de-France et la région Rhône-Alpes-Auvergne sont plus fortement impactées par la baisse d’activité avec un recul affiché de 2 %. La Bretagne, l’Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin et la Provence-Alpes-Cotes-d‘Azur enregistrent une croissance nulle, mais toutefois supérieure à la moyenne nationale.

L’uberisation de l’économie ne séduit pas

Seul ombre au tableau : le projet de loi Noé (« Nouvelles Opportunités Economiques ») porté par le ministre de l’Economie Emmanuel Macron, accusé de vouloir « uberiser » le secteur du bâtiment. Une partie du rapport remis par Catherine Barbaroux, la présidente de l'Adie (institution de micro-crédits), chargée par Emmanuel Macron de réfléchir aux freins à entrepreneuriat individuel, a en effet fait bondir le Président de la Capeb, informé de certaines mesures proposées dans le rapport.

L’idée est en effet de donner à chacun l’opportunité de créer sa propre activité, ce afin de réduire le chômage. Une idée qui n’est pas sans rappeler la création du statut d’auto-entrepreneur. Un rapport qui tombe mal alors que les professionnels du bâtiment se voulaient optimistes. « Concrètement, ce qui nous déplait, c'est que ce rapport stipule que pour travailler dans les métiers du bâtiment, il n'y a pas besoin de qualification » s'indigne le président de la Capeb. Et ses rencontres avec le ministre de l’Economie ne l’ont pas du tout rassuré selon ses dires rapportés par l’AFP. « Pour Monsieur Macron, faire des stages préalables à l'installation d'activités artisanales, c'est trop long. Pour lui, une entreprise doit pourvoir être créée en 24 heures... c'est complétement déraisonnable ! S'installer, c'est connaître son métier » regrette Patrick Liébus. Le ministre de l’économie s’est défendu en affirmant vouloir « enlever tout ce qui est inutile » matière d’exigences de qualifications ou de réglementations au sein de certains métiers seulement.

La Capeb se félicite en revanche de l’obligation prochaine pour les ouvriers du bâtiment de disposer une carte professionnelle infalsifiable sur les chantiers afin de renforcer la lutte contre le travail détaché, qui permettra notamment « d’empêcher un peu la concurrence déloyale » en plus de l’activité illégale.

> Consultez la Note de conjoncture du 4e trimestre 2015 de la Capeb

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