Quelle insertion pour les étudiants en environnement ?

Les métiers de la croissance verte attirent de plus en plus de jeunes selon l'enquête du Commissariat général au développement durable (CGDD) de 2009. Ils touchent des domaines variés allant de l'aménagement du territoire au traitement des déchets en passant par la protection de la biodiversité ou la maîtrise de l'énergie, et les formations sont accessibles à tous les niveaux allant du CAP au Master. A partir de 2003, le passage au LMD (Licence-Master-Doctorat) a permis une prise en compte plus importante de l'environnement dans les formations supérieures : le nombre de formations de niveau 1 (masters et de diplômes d'ingénieur) a triplé entre 1996 et 2008.

Un parcours d'insertion "moins aisé"
Pourtant, l'augmentation des effectifs dans ces formations ne se traduit pas pour autant par une forte insertion professionnelle des étudiants. Le parcours d'un jeune diplôme serait même moins aisé que pour ceux issus des autres filières. Ainsi, entre 2004 et 2007, les jeunes sortants des formations environnementales ont passé en moyenne plus de temps au chômage que ceux de l'ensemble des formations du même niveau, soit 7,5 mois contre 3,9 mois. Ils sont également amenés à être plus mobiles que leurs homologues des autres filières : environ un jeune sur deux issus des formations supérieures a dû changer de région contre un sur trois pour l'ensemble des formations de même niveau.

Des postes malgré tout qualifiés
Trois ans après la sortie du système scolaire, une majorité des diplômés occupent tout de même un emploi stable : 11% sont fonctionnaires (contre 18% pur les autres filières), 50% sont en CDI (contre 56% dans les autres filières), 30% sont en CDD (contre 16%). Mais les diplômés des filières environnementales ont accès à des emplois plus précaires et moins stables que l'ensemble des sortants. Côté rémunération, pas mieux. Trois ans après la sorte du système éducatif, le salaire médian est en moyenne de 1670 Euros pour les diplômés de niveaux 1 et 2 contre 1600 pour ceux issus des formations en environnement. "Pollutions, nuisances et risques en industrie et construction" étant la filière la plus rémunératrice et celle où les étudiants s'insèrent le mieux, contre "Nature, milieux et équilibres écologiques", celle étant la moins rémunératrice et offrant les plus faibles débouchés.

Pour pallier à ces différences, le Pacte de solidarité écologique lancé en février 2010 prévoit notamment, sur la question des métiers de la croissance verte, de "mieux identifier les métiers de la croissance verte", "connaître les besoins de recrutement en quantité et en qualité", ou encore "intégrer la croissance verte dans tous les programmes de formation et adapter les dispositifs de formation". Encore faut-il que ces métiers soient valorisés par des contrats stables et des salaires en conséquence à la sortie des universités et écoles, sans quoi les jeunes diplômés risqueraient de ne voir que peu intérêt à participer à la croissance verte.

Source : GGDD-SOeS 2009 "L'insertion des jeunes issus des formations environnementales : parcours professionnel de 2004 à 2007" mai 2009.