Amandine, serveuse à Paris : "La vraie vie de brasserie est ici"

Amandine est une jeune femme qui parle vite et fort. Normal me direz-vous, elle est serveuse dans une brasserie : "Il faut que je me fasse entendre".  Une brasserie qui ouvre très tôt et qui ferme très tard non loin de la place de Clichy : « Toute la journée, on enchaîne des kilomètres au pas de course. C’est dur, très dur mais j’adore travailler ici. J’aime y croiser les habitués du matin, les touristes d’après-midis et les bandes de copains du soir ».

Un job de serveuse qu’elle vit comme une chance : « J’ai décroché assez vite de l’école. Ça ne me plaisait pas plus que ça et j’avais envie de travailler vite, tôt pour prendre rapidement mon indépendance. Résultats, je vis toujours chez mes parents, sourit-elle. Aux yeux de plein de gens, le travail que je fais n’est pas un choix. De nombreuses personnes pensent que je fais ça en attendant mieux. Faux ! Faire le métier qui me plaît sans avoir besoin d’un diplôme, c’est en cela que j'estime avoir de la chance ».

"Je ne m'ennuie jamais"

Originaire de Conflans-Saint-Honorine (78), cette jeune femme de 28 ans, fait la route tous les jours en transports en commun jusque Saint-Lazare mais aimerait bien s’installer dans la capitale prochainement. « L’idée c’est effectivement de m’installer intramuros mais quand je regarde les prix, ça m’affole. Comme j’habite chez mes parents, j’arrive à mettre un peu de côté ». Malgré tout, si elle s'installe dans la capitale, ce sera sûrement en colocation car elle ne gagne qu’un SMIC et ne peut guère espérer mieux dans son domaine : « C’est un peu le problème de nos métiers, c’est super actif, moi j’aime ça, je ne m’ennuie jamais (s'ennuyer est sa hantise) mais je sais que je ne gagnerai jamais beaucoup. La solution, c’est d’évoluer en tant que chef de partie ou chef de rang. Je pourrais aussi travailler dans un petit bistrot plus tranquille mais la vraie vie de brasserie, celle qui me plaît avec cette agitation permanente est plutôt à Paris. En tous cas pour le moment ».

D’autres endroits s’offrent pourtant à elle : peut-être Lille ou Bruxelles, deux villes où l’on trouve encore des brasseries de ce type, grandes et anciennes, où les serveurs travaillent en tablier. Elle y réfléchit mais ce sera pour plus tard : Amandine n’en a pas fini avec Paris.