Femmes cadres : présentes à Paris, beaucoup moins en grande couronne

Si les femmes sont de plus en plus présentes sur le marché de l'emploi, elles sont moins souvent cadres et elles travaillent davantage à temps partiel que les hommes. Ces disparités sont encore plus marquées en grande couronne si l'on en croit une récente étude de l'INSEE. A Paris, 58 % des couples ont au moins un enfant. Mais plus on s'éloigne de la capitale plus cette part augmente. En petite couronne, elle atteint 72 % et 75 % en grande couronne. "À la naissance des enfants, les couples ont tendance à déménager vers des logements de plus grande taille et moins onéreux, donc plus éloignés de Paris", analyse l'étude.

La grande couronne compte peu de femmes cadres

Les femmes occupent moins souvent des emplois de cadres que les hommes (30 % contre 39 %). A l'inverse la part des employés reste beaucoup plus forte parmi les femmes (33 % contre 12 %). Au sein des couples seuls 44 % des cadres sont des femmes. Pour l'INSEE,  la localisation des emplois de cadres, plus concentrée dans la région que celle des employés, nécessite, pour les hommes comme pour les femmes, des déplacements plus longs ce qui "peut jouer en défaveur des femmes, moins mobiles". Le caractère parfois aléatoire ou extensible des horaires pratiqués, ou encore de possibles inégalités d’accès à ces types d’emplois, peuvent également expliquer ces écarts entre les femmes et les hommes.  De même, chez les couples bi-actifs, la proportion de femmes parmi les cadres varie selon les territoires. Elle s’élève à 47 % à Paris. La proximité des emplois et la relative jeunesse des couples contribuent à expliquer cette quasi-parité parisienne. À l'inverse, un schéma plus traditionnel semble encore dominer en grande couronne. Les femmes cadres sont moins nombreuses en Seine-et-Marne (40 % des cadres parmi les couples) et peu présentes dans les territoires les plus éloignés de la grande couronne. Enfin, dans des territoires riches en emplois de cadres, tels que le centre et le sud des Yvelines ou bien l’ouest de l’Essonne (au moins un emploi sur quatre), des choix stratégiques dans le couple peuvent expliquer une proportion de cadres beaucoup plus élevée qu’attendue chez les hommes.

Le temps partiel concerne surtout les femmes avec enfants

Enfin, dans les couples bi-actifs, les femmes travaillent plus souvent à temps partiel que les hommes : 20 % contre 5 %. Alors que la proportion d’activité à temps partiel chez les hommes est quasi stable quels que soient le nombre d’enfants et la catégorie sociale, ces deux facteurs ont une influence chez les femmes. Ainsi, la part de femmes exerçant à temps partiel passe de 14 % lorsque le couple n’a pas d’enfant à 31 % lorsqu’il a trois enfants ou plus. L’écart est également plus prononcé au sein des catégories sociales les moins qualifiées. La part de femmes à temps partiel est de 16 % chez les cadres, de 20 % chez les professions intermédiaires, de 24 % chez les employées, et atteint 28 % parmi les ouvrières. Ces deux facteurs expliquent les fortes disparités d’activité à temps partiel entre les sexes en grande couronne, où les familles avec enfant(s) sont plus présentes et les femmes cadres moins représentées.

(GettyImages/Filadendron).