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Marché de l'emploi

" Les métiers du cinéma sont indissociables de la région parisienne "

Par Adélaïde Haslé | Publié le 16/05/2018

Près de 15 000 postes dans le secteur culturel seront à pourvoir en 2018 en région parisienne. Le secteur se porte bien malgré les idées reçues et de nombreuses opportunités sont à saisir notamment sur les métiers de l'ombre comme celui de secrétaire de production. Eléments d'explications avec Léa Chantereau secrétaire de production à Paris.

A l'heure ou actrices glamours et réalisateurs foulent le tapis rouge à Cannes, qu'en est-il des opportunités d'emploi dans ce secteur en Ile-de-France ? Pas de travail dans la culture ? Pas si sûr. Contre toute attente et bien loin des clichés attendus, le secteur est très dynamique en Ile-de-France.

En effet, selon la dernière enquête BMO réalisée par Pôle Emploi, le domaine culturel est le deuxième secteur qui embauchera le plus en 2018 avec plus de 15 000 opportunités en région parisienne.

Le secteur recherche tout au long de l'année régisseurs, assistants réalisateurs, comédiens ... mais ce que l'on sait moins c'est que le secteur regorge de métiers moins connus : graphiste, animateur 2D, régie audiovisuels, chargé de production ou encore secrétaire de production. C'est le métier de Léa Chantereau, une parisienne de 35 ans : " Le directeur de production est celui qui réalise le devis financier d'un film décidé par les producteurs et le réalisateur. Ensuite il distribue le budget en accord avec les différents chefs de poste. Moi je suis l'assistante de ce directeur de production, explique-t-elle. Il n'y a pas de journée type dans mon métier. J'arrive environ six semaines avant le tournage, je m'occupe de toute la préparation de celui-ci. Puis à la fin, je fais le bilan dans ce qu'on appelle dans le jargon la bible de fin de tournage. J'y retrancris toutes les informations utiles pour passer le relais à la postproduction, les équipes de montage etc..."

50 % de la production cinématographique est parisienne

La région Ile-de-France attire de nombreux talents dans le domaine du cinéma. En effet la région concentre 50% de la production cinématographique de France devant les régions PACA et Auvergne Rhônes-Alpes. Ainsi c'est plus d'une centaine de productions qui ont lieu tous les ans en région parisienne. On recense ainsi 2 700 lieux de tournage et près de 135 000 professionnels dont 20 000 permanents travaillent dans ce secteur. A cela s'ajoutent d'autres chiffres importants. En effet 90 à 95 % de tout ce qui concerne la postproduction, à savoir le traitement de l'image et l'ensemble des travaux liés à la fabrication d'un film se trouve aussi en Ile-de-France. "La plupart des intermittents qui travaillent dans le cinéma habitent plutôt en région parisienne. Le cinéma est indissociable de Paris. C'est très centralisé sur tous les types de métiers. Tout est fait à Paris. Seul le tournage a parfois lieu en province", explique Léa Chantereau.

Des métiers très différents

L’audiovisuel rassemble 11 familles de métiers, signe de la grande diversité des compétences et des talents auxquels ce champ fait appel. Il y a l'acting et la réalisation bien sûr pour les plus connus. Mais il existe de nombreux autres métiers notamment en lien avec la post-production, le graphisme, la maintenance des réseaux ou les métiers de plateaux...

70 % d’intermittents, mais tout dépend du métier

 95 % des entreprises du secteur audiovisuel sont des TPE, et plus d’une sur deux n’emploie aucun salarié permanent. 70 % des salariés sont d’ailleurs embauchés à contrat à durée déterminée dit « d’usage » (CDDU). On parle d’intermittents dans le langage courant, même si ce n’est ni un statut ni un métier, par opposition aux salariés permanents des secteurs de l’audiovisuel et du spectacle vivant, en CDI et CDD.  C'est le cas de Lisa. Avec deux tournages par an (4 à 5 mois de travail pour chacun), elle comptabilise plus de 1300 heures largement au dessus des 507 heures requises : "Mais c'est propre à mon activité. C'est très différent pour les musiciens ou les acteurs par exemple", explique-t-elle. 

Des opportunités de carrière à saisir

Un secteur qui recrute peu importe le niveau d'études et la formation des candidats. Ce sont les opportunités qu'il faut saisir : "J'ai un DEA de littérature francophone. Quand j'ai terminé mes études, je cherchais du travail. J'ai eu une opportunité et je n'ai jamais cessé de travailler depuis", raconte Léa. Pas d'inquiétude concernant l'avenir, une fois installé dans le milieu il y a du travail : "L'an dernier on entendais par ci par là que c'était plutôt calme. Mais tous les gens que je connais ont du travail. Le secteur se porte bien et les gens vont au cinéma".

(photo : istock/Instants)

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